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Lire, un délicieux péché

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Pas de lieux dans la maison où je ne tombe sur un livre ou une pile de livres. Ils sont posés là pour de multiples raisons selon l’endroit où ils se trouvent. Ils sont là également autant pour solliciter que pour faciliter la lecture, qu’elle soit permanente, alternée ou de passage. À chaque mode de rangement comme à chaque lieu sa destinée. Aujourd’hui je vous parle de la lecture n’importe où, à la maison.

Classique, pratique, insolite

Venez chez moi si vous n’avez pas peur des livres. Si vous les aimez, vous verrez que vivre avec n’est pas un problème même si parfois cela représente un certain encombrement plus ou moins bien pensé, organisé, pratique. En naviguant dans la maison, vous serez sollicité de mille façons par ces objets magnifiques ou décatis, intacts ou délabrés, cachés ou exposés. Vous avez le droit de vous y plonger ou d’en parler ensemble autour d’une tasse de thé.


Chris sur un tas de livres

Le salon/salle à manger

On pourrait croire que le salon avec un bon canapé, un jus de fruit à portée de main, le coin du feu le soir en hiver, soit l’endroit idéal pour lire. Ce n’est pas toujours le cas pour tout le monde. Entre les courants d’air (en pavillon), les odeurs de cuisine (cuisine américaine), le va-et-vient des co-habitants, voire la télé qui diffuse ses news, ce n’est pas toujours de tout repos chez la plupart des gens. Chez moi, heureusement, ça va. On peut dire que c’est suffisamment calme pour apprécier ce lieu et cette activité. Mais le plus gros obstacle est le fait que, tout simplement, je n’arrive pas à me poser dans la journée pour lire. Quelquefois en été dans le jardin et c’est tout. Comme malheureusement je n’ai plus de chat pour m’aider à tourner les pages, je délaisse assez souvent le canapé.


Lire dans le salon sur le canapé

En revanche, c’est un endroit où il y a une grosse partie de mon approvisionnement : une pile de livres à côté de la table basse (devant le canapé) pour les nouveautés que je renifle, caresse, parcours, prends et repose plusieurs fois avant de faire migrer l’objet à une place de lecture plus privilégiée en fonction de son contenu et de mon envie. Restent là avant de finir au recyclage, les articles, quelques revues (très peu) et les informations locales que je me dois de connaître. Mais il y a aussi plusieurs livres qui changent de place lors des « déplacements de piles ». Le déplacement de piles est un sport assez courant chez nous. Ces livres font alors partie de ceux que je recherche avec frénésie ou que je retrouve avec plaisir.

Dans un coin de cette pièce à vivre se trouve ma table d’écriture – coin baptisé scriptorium – au-dessus de laquelle montent plusieurs étagères posées sur des briques. S’y entassent savamment rangés mes livres et articles d’information sur le métier d’écrivain et les techniques d’écriture, et tous les documents de recherche afférent à l’histoire en train de naître. Il y a souvent plus de livres d’information pour ces histoires que de pages à l’histoire.

Comme ce n’est pas fini, deux pans entiers de mur supportent une variété de thématiques : romans, livres anciens gainés de rouge ou de vert, science fiction et fantasy, ouvrages en anglais – une partie provient de la bibliothèque de ma maman – livres de poche, histoire. Un coin spécial est réservé aux livres dédicacés par ceux qui me les ont offerts ou par les amis qui les ont écrits. Ils sont accompagnés des livres que j’ai le plus aimé lire. Pour tous ceux-là, il me faut tout de même deux étagères qui débordent déjà. Et j’oubliais l’espace réservé aux ouvrages d’archéologie sur le Proche-Orient, ce par quoi je suis tombée dans la marmite de cette discipline.

Vous pensez que c’est déjà pas mal ? Suivez-moi !

Le couloir

Peut-on lire dans un couloir ? Sans doute, mais j’avoue que dans celui-ci, je ne fais que passer. Je me souviens que lorsque j’étais petite, je me cachais dans une espèce de grand placard/penderie dans le couloir – un mini-dressing quoi – de l’appartement de mes parents pour y lire en cachette, assise sous les jupes et les robes avec une lampe de poche. Mais ici point de tout ça. D’ailleurs, pas de dressing non plus nulle part, alors ! Par contre, au-dessus de toute la musique que j’aime et des nombreux CD habillant le couloir dans leurs jolis meubles, quelques livres sont posés là, soit pour que je pense à les monter dans la chambre, soit parce qu’il faut que je les range après les avoir lus, soit pour ne pas oublier de les prêter à quelqu’un. Bref, c’est un sas qui s’encombre et se désencombre selon les jours.


Lire dans le couloir

Certains livres, cependant, sont posés debout, exposés sur les meubles à CD. J’adore me régaler de leur vision, de leur titre ou de leur couverture en passant. Alors ils restent ici un moment comme en tête de gondole. Ainsi m’ont longtemps interpellée les livres de J.K.Stefánsson qui m’avaient bizarrement fascinée. C’est un peu comme si je voulais les déguster encore pour pouvoir m’affranchir de leur poids.

Les WC

Au bout du bout, il y a le cabinet d’aisance. C’est un lieu où je n’ai jamais lu et où rien n’était prévu pour cela jusqu’à il y a peu de temps. Cependant, de nombreux livres, tentants, instructifs, amusants, me sont apparus comme ne nécessitant pas l’intérêt d’une lecture en continu, au contraire. Les engloutir diluait la masse d’informations. Les morceler dans la journée faisait s’en évaporer les mots. Alors je les ai mis sur la petite étagère à côté de la gorgone, de l’oursin et du corail qui m’invitent à la mer.

 

Pas besoin de rester des heures en cet endroit, mais une fois posée, j’y déguste de courts chapitres : l’origine et l’histoire d’un proverbe, les mots oubliés que je suis étonnée de découvrir et que je note pour Les aventures d’Augustin qu’Octave ne manquera pas de se réapproprier, des planches de Brétécher ou d’Hugo Pratt en poche, des paradoxes et curiosités, l’histoire des noms de nos villages.


Lire dans les toilettes

Régulièrement, nous inversons les piles, remettons sur le dessus les livres un peu délaissés et nous repartons alors dans les Modèles à appliquer pour réfléchir, les 50 techniques de décisions ou le dictionnaire de rhétorique qui nous emplit de joie. Le soir penche plutôt sur les philo fables, les concepts zen ou bouddhiques, les pensées philosophiques, qui amorcent en douceur le calme de la nuit. Alors parfois, on découvre en cet endroit le plaisir du jour, on fait une pause commune et celui qui a découvert la pépite se fait un plaisir de la lire à voix haute pour l’autre. Du coup, ça se fait souvent non loin du lieu à partir du couloir. Donc finalement oui, on lit aussi dans le couloir.

La chambre du bas

Tour à tour chambre d’amis ou chambre d’été lorsqu’il fait trop chaud au grenier, c’est le coin où la bibliothèque recèle une partie de mes « fondamentaux ». On y trouve notamment la littérature africaine, des récits de voyageurs et des grandes découvertes du XVIIIe siècle, des témoignages et des récits, de l’Antiquité en passant par les colonisations, les grandes exploratrices et les aventurières archéologues. Des destins étonnants, une Histoire complétée, des sources de première main. Se côtoient là également des documents sur les Colonies et sur les Expositions universelles, des sujets fascinants permettant de prendre du recul et de remettre notre présent en perspective.

Que serait une chambre sans l’érotisme en poèmes ou en philosophie ! Et que seraient nos rêves sur l’oreiller sans le voyage sur les terres que j’aime avec de nombreux livres sur la Bretagne et le Devon (il faut bien rassembler mais aussi restreindre).

La bibliothèque

Antre de mon conjoint, cette pièce nouvellement refaite, vient d’accueillir son bureau. Mais un chercheur acharné, multi-curieux du monde et humaniste de surcroît, ne voyage pas sans sa bibliothèque. Les trois murs sont occupés du sol au plafond. Ici pas de fauteuil ni de divan. Pour ceux qui le connaissent, ils ne seront pas étonnés, tout se passe par terre sur le tapis ! Moi je ne lis pas dans cette pièce, ça bouillonne assez pour une seule personne. Et puis je trouve le parquet peu confortable et un peu loin de mon séant.

Reste pourtant à côté de la fenêtre, une petite bibliothèque, vestige de mon ancienne occupation des lieux : le coin poésie (les classiques et les contemporains), l’histoire naturelle (oiseaux, minéraux, fossiles) et tout ce qui touche à la langue française (pas question de me séparer de mes bons vieux Bescherelle, des difficultés, des dictionnaires, des idioms et compagnie). Idem pour la langue anglaise et pour la langue espagnole. Quelques livres de cuisine (les recettes étrangères spécifiques) ont échappé à la ressourcerie. Heureusement, cette bibliothèque est fixe et intégrée au mur. Elle a résisté à l’implantation de la recherche scientifique.


Lire dans la bibliothèque

La salle de bain


Lire dans la baignoire

Je n’ai jamais eu envie de lire dans la baignoire. Mais d’autres (suivez mon regard) s’y adonnent régulièrement. Si on pouvait se dire qu’un livre de poche, ce n’est pas grave s’il prend l’eau et finisse sur le radiateur, de telles considérations ne sont pas prises en compte. Mon chercheur lit ce qu’il a envie de lire. Je ne sais pas comment il fait, ses livres ne sont jamais éclaboussés, mouillés ou autres dégâts des eaux. Alors pas besoin de la tablette et de sa pochette étanche. Un livre reste un livre et c’est mieux que tout. Je le laisse à son bain.

L’escalier

Pour accéder à l’étage, il faut passer par mon bureau et bien sûr prendre l’escalier. Autour de mon ordinateur, ce sont les piles de dossiers de travail qui ont pris le pouvoir. Mais dans l’escalier, l’espace pour poser le pied est encadré de livres sur plusieurs marches. Il y a ceux qui ont réussi à migrer jusque-là parce que je veux les monter, ceux que je veux ranger mais je ne sais pas encore où, certains que j’ai ressortis car j’ai besoin d’y vérifier une information et ceux que je ne sais plus où mettre. Il faut faire attention à ne pas tomber en marchant dessus, mais les marches sont parmi les « étagères » les plus rapidement pratiques. On pourrait dire que c’est aussi plutôt décoratif.


Lire dans l'escalier

Il fut un temps lointain où je pouvais m’asseoir sur une marche et feuilleter le livre qui s’y trouvait parce que je ne savais plus ce que je devais en faire. Maintenant cette pose est plus difficile car le passage est couramment utilisé. Néanmoins, tout comme au sortir des WC, l’un de nous s’y installe parfois ponctuellement pour attirer l’attention de l’autre et lui dévoiler une toute récente trouvaille qu’il lit à voix haute sur cette estrade improvisée et que nous commentons ensuite.

La pièce à tout


Lire dans un fauteuil

Le grenier offre une grande pièce où je peux écouter de la musique, voir des films, composer des chansons sur le synthé, peindre quand j’en ai le temps, faire de la couture, etc. J’ai un bon fauteuil, un mini-divan, un chevalet, une table et tout autour, des niches de soupente. Dans ces niches, à ma gauche, les « beaux » livres (musées, peinture, sites remarquables, photographie, archives, etc.) trop grands pour tenir sur les étagères du rez-de-chaussée. À ma droite, mes albums d’enfance et les BD. C’est un peu poussiéreux, ça sent le papier, ça vit. La taille et le poids des livres sont sur mes genoux dans le vieux fauteuil récupéré en brocante. Quand l’un est à plat ventre par terre à lire les BD, l’autre est dans le fauteuil à tourner les belles pages satinées, pour le plaisir des yeux.

La chambre

Enfin, me direz-vous, oui, la chambre ! Car mes plus grands temps de lecture se passent au lit. J’ai besoin de ma dose de lecture avant de m’endormir.
C’est dans cette pièce que les piles sont les plus nombreuses : 3 ou 4 parallèles au lit, soit organisées par taille soit par envie prioritaire de lecture, 2 sur le petit banc au milieu des doudous, 3 autour de la petite table et du fauteuil sous leVelux pour ne pas oublier de les lire un jour, plusieurs livres debout le long du mur pour avoir sous les yeux le plaisir de leur appel. Je ne parle pas des 5 ou 6 livres en cours de lecture sur le petit meuble qui me sert de table de nuit ni des piles de l’autre côté du lit qui ne me sont pas directement destinées. Nous avons de quoi faire.

Bien sûr, la problématique est énorme. Lire le soir, au lit, présente pas mal de risques. Non pas que je gêne qui que ce soit car nous avons les mêmes habitudes, mais j’adopte malgré moi le principe de deux pas en avant, un pas en arrière.

Je me couche plutôt tard, j’apprécie toujours de retrouver ma couette et, invariablement, je tombe dans un état second après une dizaine de pages.

Là, il y a trois variantes temporelles. La plus brutale : je me réveille plus d’1 heure après, le cou cassé, le livre tombé et la page perdue. La plus stérile car je ne lis plus et je ne dors pas vraiment : j’ai les yeux ouverts, je tiens bien le livre, mais je sais que je dors, je me dis qu’il faut que j’éteigne, mais je suis complètement atone, incapable de commander mon corps. Je peux rester bloquée dans cette position un très long moment. Cette version finit en général par le 1er cas de figure. Enfin, la plus douce : je suis dans un état second où je continue de lire et mon cerveau enregistre toute l’histoire, sauf qu’il me raconte des choses qui ne sont pas écrites. Si je pouvais l’enregistrer, j’aurais de nombreux livres écrits dictés par mon esprit en vadrouille dans d’autres contrées.


Lire au lit

Alors mettons de côté nos deux pas en avant. Le lendemain soir, retour arrière, résumé en diagonale, relecture des cinq dernières pages, intense réflexion. C’est mon pas en arrière. Après ce bilan un peu confus, je peux reprendre ma lecture. J’attaque mes deux nouveaux pas en avant. Cependant, ce temps de mise à niveau a déjà entamé la survie du temps utile avant de succomber sous le bien-être du lit et le cycle est à peu près identique à la veille. Cet état de fait conduit forcément au constat suivant : je ne lis pas très vite ! À moins ? À moins que ce ne soit, tout à l’opposé, une lecture tellement lucide qu’il faut que je me fasse violence pour éteindre à 4 heures du matin. Entre deux maux, que choisir ?

D’autres techniques mixtes

La lecture à voix haute


Lire à voix haute

Restons en cette pièce merveilleuse entre toutes. Il y a encore une solution ! C’est la lecture sans lire et sans effort. J’entends par là que c’est mon compagnon qui me lit son propre livre à voix haute (la réciprocité existe bien sûr). Ainsi nous partageons nos lectures en plongeant dans des livres que nous n’aurions pas envie de lire seuls pour nous-mêmes. L’avantage est que cette fois, lorsqu’on est l’auditeur, on peut en profiter largement pour s’étaler et s’étirer sous la couette. L’inconvénient : confère le point 3 de la lecture au lit. L’esprit s’envole et continue l’histoire à sa façon avant de plonger en douceur dans le sommeil. On n’a pas tout compris. On ne se rappelle pas tout. Mais là, tant pis, pas de rattrapage possible, il fallait suivre. À noter que lorsque le livre est un livre vraiment commun qu’on arpente ensemble, cette technique est beaucoup moins fiable et peut créer quelques dissonances.

La lecture partagée

Cela ne s’adapte pas à tous les livres, mais plutôt aux BD, aux livres visuels, aux documents, aux mangas. On lit ensemble, en silence en tournant les pages, ou à haute voix chacun son tour. On s’arrête, on commente, on continue.

C’est un moment très agréable où l’on partage aussi les rires, les découvertes, les idées, la chaleur de l’autre en se serrant pour bien voir les pages. Vivement conseillé !


Lecture partagée

Et c’est tout ?

Que nenni ! Dans un prochain billet, je vous parlerai des autres lieux de lecture, cette fois en extérieur. J’y associerai les sensations que procurent les espaces hors de la maison. Puis j’élargirai le propos sur les sources d’approvisionnement pour les livres et la façon d’aborder toutes ces lectures. Qu’est-ce qui nous fait craquer pour tendre la main et attraper un livre ?

Et vous ?

Racontez-moi des anecdotes, pourquoi lisez-vous – ou ne lisez-vous pas -, quels sont les moments privilégiés pour vous plonger dans la lecture et dans quels lieux ? Qu’est-ce qui vous emporte ?
Écrivez-moi via le formulaire, je vous répondrai.


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