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Je ne veux pas qu’on me prenne pour un bébé !

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Bienvenue dans l'univers d'Augustin

Alors que certains adultes revendiquent le droit à conserver et pouvoir exprimer leur âme d’enfant, certains jeunes aspirent à ce qu’on veuille bien considérer leur capacité à appréhender le monde comme des adultes.
Aujourd’hui je vous raconte pourquoi il ne faut pas simplifier l’écriture !

Non, je ne suis pas un bébé !

Des mots compliqués ? Des tournures de phrases savantes ? L’utilisation du passé simple ? Tout cela ne freine pas la lecture. Les jeunes lecteurs m’ont confirmé leur plaisir à cheminer au long des pages d’une telle écriture.

Il en est de la lecture comme de la plupart des activités de la vie. S’il faut rester compréhensible pour les petits et les jeunes, il ne faut pas pour autant les bêtifier. L’écriture qu’on leur offre doit être le vecteur d’une source d’éveil et de richesse à tous points de vue. Cela ne rend pas pour autant la lecture indigeste car bien sûr tout est dans la forme et donc dans la plume et la pédagogie de l’auteur.


Enfant lisant un livre avec ses amis / CC BY 3.0 Nicu Buculei

Le piège du vocabulaire

Une des facettes de ce point de vue est le vocabulaire.
On ne peut pas se plaindre de la pauvreté linguistique de nos enfants si on ne leur donne pas de quoi apprendre à faire autrement. Je n’ai encore jamais vu un jeune rechigner devant un mot compliqué ou qui semble bien trop savant à un adulte. Au contraire, cela l’amuse et il le mémorise parfois plus rapidement que des mots simples.


La Chasse aux mots avec Augustin et ses amis © Angibous-Esnault Ch., 2020

Si les mots sont réellement complexes, l’auteur peut trouver des leviers pour accompagner son lecteur. Dans mon cas, j’ai parfois fait expliquer le mot par les protagonistes du dialogue. J’ai également introduit un jeu de Chasse aux mots dans Panique au château afin de rendre la découverte des mots savants ludique. Pour varier les chemins d’apprentissage, j’ai aussi eu recours aux notes de bas de page. Bien évidemment, je n’ai utilisé ce moyen qu’avec parcimonie et de façon bien adaptée.

Après tout, les aventures d’Augustin relevant du roman de science, il est normal d’y trouver des mots comme Néolithique (littéralement « Âge de la pierre polie » qui correspond à la dernière période de la Préhistoire), kaunakès (tissu à longues mèches imitant les poils d’animaux, très en vogue à Sumer au IIIe millénaire av. J.-C.), DRAC (Direction régionale des affaires culturelles chargée par l’État de s’occuper des musées, des archives et du patrimoine), récolement (opération qui consiste, dans les musées comme ailleurs, à vérifier la présence d’un bien dans les collections, son numéro d’inventaire, son état de conservation, sa localisation, etc.), ou encore des mots comme conciliabule, résurgence, taxidermie, ostréiculture, octopode, etc.

Vous trouvez cela compliqué ? Ce n’est pas l’avis de Clément (11 ans) qui m’a même écrit : Le livre m’a beaucoup plu car il y a de l’aventure, de l’humour et il est pourtant assez simple (sic !).

La grammaire, c’est goûteux

Une autre facette s’ajoutant à la première est celle de la grammaire, en particulier de certains temps comme le passé simple.
Rappelez-vous le tôlé qu’a fait l’adaptation des traductions du Club des Cinq avec une écriture tellement simplifiée que les histoires n’ont plus le même goût : suppression du passé simple pour utilisation unique du présent, suppression du nous pour utilisation systématique du on, suppression des descriptions considérées comme trop longues quand elles atteignaient quatre ou cinq lignes. Autant il était logique d’adapter le vocabulaire technique à notre époque comme par exemple télégramme — un moyen qui n’existe plus —, changé en appel téléphonique, autant il n’y avait aucune raison d’appauvrir un vocabulaire, parfois peut-être moins usité mais toujours existant.


Le Club des Cinq et la baisse du niveau selon Celeblog

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Beaucoup de bruit pour rien

Mes jeunes bêta-lecteurs, une dizaine d’enfants entre 7 et 13 ans, m’ont témoigné leur plaisir à déguster la forme d’écriture utilisée pour les Aventures d’Augustin. Écoutons Maëlys (12 ans) : Je l’ai lu d’une traite tant j’étais emportée par l’histoire !! L’intrigue monte au fil de la lecture et des chapitres. Suspense haletant jusqu’au bout !!
Quant aux indifférents à la forme d’écriture, ils m’ont indiqué que cela n’avait en rien freiné leur lecture.
Enfin, ce n’est pas le millier de lecteurs de mon premier livre, dont pas mal d’adultes, qui contredira ces opinions. Citons Desmondine, maman d’un petit garçon de 5 ans : Les phrases sont simples et de toute façon la plupart des mots qui sortent de l’ordinaire sont expliqués, donc très bon point positif.

Sous prétexte de lisser, de protéger, de sécuriser les enfants, on leur ôte leurs défenses et leur capacité à apprendre. S’il est difficile de se protéger de la bêtise, il n’est pas impossible de se protéger de l’ignorance. Je ne voudrais pas que mes jeunes lecteurs ressentent le mépris qu’on leur a infligé si un jour ils constatent tout ce qu’on leur a caché de la richesse et de la beauté de la langue française. Je suis fière qu’Augustin s’en fasse le héraut !

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